A l'entrée de ma Xème années de course à pied, ma X_ème année de sportif et sans vouloir vous avancer mon âge, je suis inéluctablement touché par ces facheuses Tendinites. Comme beaucoup trop de coureurs sont concernés par ces maux, je tiens à travers cet article vous apporter un éclaircissement et une meilleure compréhension du mécanisme pour prévenir ce mal qui nous pend au nez à chaque instant. Lire la suite...

• Tendinopathie plutôt que tendinite

La dite ''tendinite'' est aujourd'hui vue comme une lésion du tendon plutôt que comme une inflammation. Lorsqu'on analyse des tissus diagnostiqués comme inflammatoire, il est fréquent qu'on ne trouve ni cellules inflammatoires, ni signes spécifiques de l'inflammation. Bref, le tendon est lésé mais pas inflammé d'ou l'idée d'employer le terme de tendinopathie. En cas de stress important, les cellules du tendon se mettraient à secréter un fluide qui les écarterait les une des autres. S'en suivrait une désorganinsation de la structure même du tendon. Le soin s'impose de fait, l'idée est de remettre de l'ordre dans la maison.

• Les causes

De nombreux facteurs peuvent être impliqués dans la survenue des tendinopathies. Une charge d'entrainement importante avec des intensités et/ou durées d'effort élevées. Un muscle ''tonique'' est souvent capable de développer une force importante mais tout en favorisant des tensions importantes donc si les étirements ne sont pas systématiques, cette configuration va jouer en votre défaveur. Une bonne hydratation permet de drainer l'acide urique, d'évacuer les toxines qui seraient stockées dans vos tissus. L'augmentation de l'acidité par l'alimentation favorisent leurs venues. La plupart des légumes limiteraient  l'acidité et à l'inverse les substances animales induiraient une élévation de l'acidité. Une mauvaise hygiène bucco-dentaire pourrait augmenter ce risque, une sorte de migration de foyer infectieux. Enfin, les dispositions anatomiques et le geste sont des facteurs susceptibles de favoriser leurs apparitions. il est donc conseillé de consulter, podologue, kiné, ostéo...

• Se muscler pour traiter

Un tendon est peu vascularisé rendant sa cicatrisation difficile et longue. Pour ce faire, des exercices excentriques seraient parfaits en obligeant le tendon à s'étendre pour permettre aux fibres tendineuses de se réaligner. Le repos complet ne serait que rarement avantageux, ainsi la poursuite du footing ''cool'' ne serait pas déconseillée sauf évidement si douleurs importantes engendrant une modification du geste de course. A contrario, la poursuite de l'activité comme si de rien n'était ne serait pas conseillée. Dans le cas de douleurs permanentes, le repos complet devrait s'imposer.

• Traitements thérapeutiques

A l'arsenal de tous les soins déjà existants, on peut ajouter des Massages Transverses Profonds (MTP), des étirements, des ondes de choc... Autant de techniques qui ont pour but de solliciter le tendon plutôt que de le laisser au repos. Déjà connu dans d'autres troubles musculo-squeletto-ligamentaires datant des années 70, cette technique est assez nouvelle dans les tendinopathies : le Kinesio Taping (K-Taping). Des bandes de couleurs sont placées aux endroits clés spécifiques à la pathologie et même si les résultats semblent encourageants le K-Taping doit encore prouver son efficacité dans le domaine des tendinopathies.

• Calmer la douleur

On peut faire appel aux anti-inflammatoires locaux (AINS, mésothérapie) bien que limités dans les pathologies chroniques, le froid apaise et leurre la sensation de douleur, l'électrostimulation spécifique TENS est régulièrement utilisée par les kinés, le MTP dans le but de réduire les adhérences entre le tendon et la gaine. Enfin, il semble que des praticiens obtiennent de bons résultats sur certaines atteintes tendineuses grâce à l'acuponcture.

• Les différentes tendinopathies

Il existe autant de tendinopathies qu'il existe de tendons. Pour ne pas toutes les citer, voici les plus fréquentes : tendon d'Achille, tenseur fascia-lata (syndrome de l'essuie glace), ténosynovite du jambier antérieur/postérieur, syndrome des loges, aponévrosite plantaire, tendon rotulien, moyen fessier...

• La prévention

Elle passe par l'évitement de facteurs favorisants. Si certains facteurs comme le froid ne peuvent être systématiquement évités, on peut mettre en oeuvre certaines pratiques préventives :

- respecter les principes de l'entrainement (progressivité, alternance travail-repos...)

- se tenir à l'écoute de son corps et ne pas hésitez à modifier ses entrainements selon le ressenti

- favoriser les exercices visant à lever les tensions (étirements, proprioception...)

- une alimentation équilibrée en évitant les excès de sucreries (pâtisseries, sodas) et les aliments carnés

Si notre organisme nous envoie des signaux de douleurs, c'est qu'il exprime une souffrance. Même s'il n'est jamais évident de les éviter, nous sommes responsables de nos blessures et de nos guérisons et notre responsabilité commence dès les 1ers symptômes.